Rémy nous raconte comment tout a commencé, son parcours, sa passion et ses rêves... un contre-ténor à suivre de toute urgence !
Rémy nous raconte comment tout a commencé, son parcours, sa passion et ses rêves, et se confie sur son avenir et les projets qui l'attendent.
Peux-tu présenter ton parcours ? Et comment as-tu pris le chemin de l’Opéra et de la musique de manière plus générale ?
Je suis accordéoniste de formation, depuis l’âge de 4 ans. J’ai abordé le chant en partie grâce à cet instrument qui est en quelque sorte un troisième poumon, une soufflerie que l’on anime et que l’on sent vibrer contre nous. Il y a beaucoup de points communs avec le chant ! C’est au fil de mon parcours musical au CRR d’Avignon, où mes professeurs m’ont tantôt fait chanter du Queen, du Piazzolla, du Gershwin, du Weil, tantôt du Purcell et du Händel, que j’ai découvert que j’étais de ceux qui « chantent aigu » chez les hommes : un contre-ténor. Après une licence de droit à Marseille, plusieurs rencontres ont été décisives pour moi : celle avec le metteur en scène Serge Noyelle, et celle avec ma professeure de chant d’alors, Magali Damonte. C’est à partir de là que j’ai définitivement emprunté la voie artistique.
Quel rôle t’as le plus marqué jusqu'à présent ?
Mon premier rôle, je venais d’avoir 20 ans et j’étais en pleine période de partiels à la fac. Je me suis retrouvé au Théâtre Académique de Perm en Russie à jouer dans l’Opéra Barokko de Marion Coutris, Marco Quesada et Serge Noyelle l’une des trois effrayantes Triades, sortes de parques baroques. Un personnage à trois têtes, vicieuses et carnassières. La mise en scène en bi-frontal, les textes et airs traduits en russe et le travail avec les artistes locaux ont fait de cette expérience un moment inestimable pour le tout jeune artiste que j’étais.
Quel est ton plus grand rêve dans ce métier?
De toujours retrouver l’étonnement, à chaque nouvelle aventure artistique. « La fleur », comme dirait Ariane Mnouchknine.
Comment prends-tu soin de ta voix au quotidien ? As-tu des rituels avant de monter sur scène ?
Je pense que le meilleur entretien d’une voix c’est le repos. En période de forte sollicitation vocale, je dors souvent beaucoup. Je n’ai pas vraiment de rituels, si ce n’est distribuer des « toï-toï » les soirs de première…!
Quels sont tes loisirs en dehors de ton métier ?
J’ai la chance d’habiter Aix-en-Provence et d’être à proximité de quelques magnifiques parcs nationaux (La Sainte-Victoire, les Calanques, les Alpilles, le Luberon…), la randonnée et le cyclisme sont donc des activités que je pratique beaucoup !
Quelles sont tes dernières découvertes culturelles ?
Si je devais citer quelques pièces, The Great Tamer de Dimitris Papaioannou que j’ai découvert au Festival d’Avignon, tout comme Outwitting the devil d’Akram Khan, deux pièces bien différentes mais dont les univers picturaux et chorégraphiques m’ont fasciné. J’ai également découvert Gardenia d’Alain Platel à Marseille, après le confinement, splendide et chaotique cabaret contemporain. Plus récemment, la pièce Vivre ! de Frédéric Fisbach m’a beaucoup marqué, par son actualité, une lueur d’espoir dans le chaos ambiant. Pour finir sur une note musicale, j’ai été émerveillé par le Mahagonny de Kurt Weil mis en scène par Ivo Van Hove en 2019 au festival d’Aix-en-Provence, peut-être l’une des rares fois où j’ai eu des frissons à l’opéra !
Quels sont tes prochains projets ?
Je chanterai le Cygne dans Carmina Burana (Carl Orff) à l’opéra de Saint-Etienne le 25 juin prochain, le rôle de Delio dans l’Amazone Corsara (Carlo Pallavicino) au Innsbrucker Festwochen der Alten Musik (Innsbruck, Autriche) à partir du 18 août, et le rôle de Tolomeo dans Giulio Cesare de Händel à l’Opéra de Leipzig en avril-juin 2023. Je participe également à la création des Mariés de l’apocalypse au Théâtre des Calanques (Marion Coutris, Serge Noyelle, Marco Quesada) en 2022, ainsi qu’au projet SAMA créé par Pierre Thilloy et Frédéric Fisbach au Grrranit (Belfort) en novembre et décembre prochains.