Linguiste de formation, Laetitia Volcey remporte le premier prix du concours des Voix des Outre-mer sur la scène de l'auditorium de l'Opéra Bastille en janvier 2025 et poursuit sa carrière soliste. Finaliste de l'audition déorulement de carrière Laetitia revient sur son parcours et ses projets...
Pouvez-vous vous présenter et revenir sur votre parcours musical ?
Je m’appelle Laetitia VOLCEY, j’ai 39 ans, je suis soprano et je viens de l’île de la Réunion. Mon parcours est assez atypique. Linguiste et angliciste de formation, je me destinais à une carrière d’enseignante-chercheuse. Je me suis formée jeune au piano classique et j’ai été bercée par la chanson française, la variété internationale et surtout par les sonorités de la musique traditionnelle réunionnaise (maloya et sega). Mais ce n’est que plus tard, à 24 ans que j’ai osé pousser les portes du Conservatoire à Rayonnement Régional de l’île de la Réunion à la recherche d’un complément de formation pour développer ma voix sans me douter de l’impact que cela aurait sur ma vie. Le chant lyrique et la rencontre avec Ghyslaine Raphanel ont été une véritable révélation. J’ai alors mis entre parenthèse ma thèse de linguistique anglaise et je me suis entièrement consacrée au chant lyrique. Après mon DEM, j’ai quitté mon île pour m’installer dans l’hexagone et intégrer l’Institut d’Enseignement Supérieur de la Musique (IESM) à Aix en Provence, où j’ai obtenu une licence de musicologie, un diplôme d’Etat de professeure de chant, et un DEM de chant musique ancienne au CRR de Toulon dans la classe de Marie-Louise Duthoit.
Comment avez-vous découvert le chant ?
Je chante en famille depuis mon plus jeune âge, c’est une pratique omniprésente. Le chant est constitutif de mon identité, le moyen le plus abouti de l’expression de mon être, qui se partage avec l’autre. Toutefois, le chant lyrique se situait complètement en dehors de mes habitudes et de mes modèles vocaux. Mais la simple et curieuse envie d’explorer cet instrument formidable a guidé mes pas vers le conservatoire. J’ai fait une confiance totale à mes professeures et ainsi de nouveaux horizons se sont ouverts.

Pouvez-vous revenir sur un événement marquant de votre carrière ?
Passionnée de nature, je mène une carrière d’artiste et de pédagogue. J’ai ressenti toutefois l’envie de faire passer ma carrière artistique à un niveau supérieur, en particulier dans le domaine de l’Opéra. Le concours des voix des Outre-Mer, sans limite d’âge, créé par le contre ténor martiniquais Fabrice Di Falco et Julien Leleu, a été un évènement décisif. En remportant le grand prix le 8 janvier dernier à l’Opéra Bastille, j’ai pu donner un nouvel élan à ma carrière et je compte poursuivre sur cette voie.
Avez-vous un répertoire de prédilection ? Quels sont les rôles que vous pourriez et que vous aimeriez chanter ?
Je n’ai pas à proprement parlé de répertoire de prédilection, même si j’ai un faible pour le répertoire français, notamment avec le rôle de Mme Lidoine dans Le dialogue des Carmélites de Poulenc et allemand avec Elisabeth, dans Tannhaüser de Wagner. Mes premiers amours, la langue anglaise, me font m’intéresser aux rôles de Ann Trulove dans Rake’s Progress de Stravinsky ou encore celui de la Gouvernante dans The Turn of the Screw de Britten. Avec la maturité vocale, j’ai maintenant envie d’aller davantage vers le répertoire italien avec par exemple Fiordiligi de Mozart dans Cosi Fan Tutte, et Tosca de Puccini.
Avez-vous des projets pour cette saison ?
Quelques rendez-vous pour cette nouvelle saison qui va démarrer avec la Bacchianas Brasileiras N°5 de Villa-Lobos le 22 novembre prochain à Chalon-sur-Saone. En décembre, j’incarnerai Carmen au festival Filaos en Martinique et la troupe des chanteurs des Voix des Outre-Mer, pour une prise de rôle. Le 8 mars prochain, je donnerai un récital de mélodies pour piano et voix en co-réalisation avec l’Espace des Arts, scène nationale à Chalon-sur-Saone.