Nouvellement arrivée à la direction de Clermont Auvergne Opéra, Ève Coquart revient sur les différents temps forts de sa saison ricochet 24/25. Une saison riche en couleurs permettant d'allier Opéra, Opérette aux grands noms de la scène française mais aussi médiation et spectacles jeunes publics !
Pouvez-vous vous présenter et nous dire quelques mots sur votre parcours ?
Je suis artiste lyrique, violoncelliste de formation originaire des Ardennes et j’ai vécu et travaillé 14 ans sur Paris avant de découvrir et de faire le choix de m’installer à Clermont-Ferrand en 2017. J’y ai créé une société d’évènementiel spécialisée dans la musique et une association qui avait pour vocation de transmettre la musique classique et plus spécifiquement l’art lyrique dès le plus jeune âge.
Que représente pour vous cette nomination à la direction de Clermont-Auvergne Opéra ?
C’est pour moi une évolution de carrière qui va dans le sens de ce que j’ai construit et développé jusqu’à aujourd’hui professionnellement. Pouvoir diriger une structure culturelle comme celle-ci qui bénéficie d’un rayonnement national, construire son évolution, est un véritable challenge, qui m’enthousiasme et me motive d’autant plus qu’elle s’inscrit dans une dynamique culturelle forte et globale à Clermont-Ferrand.
Vous entamez votre première saison à la tête de Clermont-Auvergne Opéra, pouvez-vous nous présenter les temps forts de cette saison artistique ?
La saison Ricochet 24/25, est une saison particulière car de transition. Elle représente un passage entre 2 directions. Elle a été élaborée lorsque j’étais encore chargée de mission, avec aucune garantie que je sois nommée directrice, ainsi il était important qu’elle ne soit pas trop engageante ni trop marquée. Néanmoins nous sommes fiers de cette saison qui se veut joyeuse et vivante, et qui donne envie de se retrouver pour partager un moment de gaité à l’Opéra-Théâtre.
On y retrouve des marqueurs de l’identité de Clermont Auvergne Opéra et on commence à dessiner malgré tout de nouvelles dynamiques. Ainsi nous accueillerons des grands noms de la scène lyrique, (V. Gens et N.Dessay) des Opéras mais aussi des opérettes (Il Trovatore avec Opéra 2001, Acis & Galatée / version concert avec l’ensemble Masque, Belle Hélène avec Opéra Eclaté, Coup de Roulis avec les Frivolités Parisiennes), des spectacles lyriques (Médée et Jason avec l’ensemble les Surprise, Soyons (pas trop) sérieux ! Avec Florian Laconi, Philippe Brocard et Amélie Robins), de la création avec l’Etoffe Inépuisable du Rêve de Sophie Lacaze, des artistes lyriques « locaux » exceptionnels (Anne Derouard & Alexey Birkus), des Master Class, des spectacles jeunes publics, une journée très riche également pour Tous à l’Opéra …
Chaque spectateur peut trouver dans la programmation un spectacle pouvant lui correspondre, qu’il soit néophyte ou habitué. Sans oublier sa programmation hors les murs qui est amenée à se développer. Malgré tout cela, le moment le plus attendu de cette saison sera le retour du concours International de chant en avril.
La médiation et l’ouverture aux différents publics, semble avoir une place importante dans votre vision de l'opéra , pouvez-vous nous parler des différentes actions que vous souhaitez mener cette année ?
En effet, que ce soit dans mon parcours de chanteuse ou de dirigeante j’ai toujours été convaincu que l’opéra était un art accessible à chacun quel que soit l’âge, la culture et la connaissance que la personne a du sujet. Le chanteur raconte une histoire universelle, avant les mots, c’est une émotion qu’il transmet ; et l’émotion n’a pas de barrière, elle ne doit en rencontrer aucune. Je suis aussi convaincue que l’artiste a un rôle à jouer dans cet enjeu d’ouverture.
Clermont Auvergne Opéra a toujours été très engagé en médiation, notamment grâce à son programme Lyrique en Quartiers, qui consiste, depuis 10 ans, à aller de façon régulière dans certains quartiers prioritaires, d’y être présent avec des ateliers, mais aussi une exposition itinérante, et surtout de proposer des spectacles lyriques gratuits dans les maisons de quartiers. Cette saison, nous avons souhaité favoriser le lien entre les artistes et les populations, et inviter toutes ces personnes à se retrouver à la fois dans les quartiers mais également à l’Opéra-Théâtre ; j’ai tenu à ce que la compagnie qui interviendrait dans les quartiers soit également inscrite dans la saison. Ainsi c’est l’Ensemble Masques qui endosse cette belle responsabilité. Ils joueront Acis et Galatea de Haendel et sillonneront la métropole (peut-être plus) grâce à leur camion l’Echappée. Ils offriront ainsi de l’opéra à un maximum de populations. Par ailleurs pour faciliter la venue de chacun, Clermont Auvergne Opéra propose un tarif solidaire de 12euros quel que soit le spectacle et la catégorie, pour les jeunes, les demandeurs d’emplois, les personnes en situation de handicap, … Enfin, afin d’ouvrir l’opéra aux différents publics, je crois beaucoup à la mise en place de passerelles avec d’autres forces culturelles. Cela permet de croiser les publics, les idées, les forces et de créer des synergies. J’espère que cela engagera de beaux projets à venir dans les prochaines saisons.
Le 28ème concours international de chant de Clermont-Ferrand se tiendra cette année en avril 2025. Pouvez-vous nous parler de ce concours, et les attentes qui lui sont propre ?
Je tenais beaucoup à ce que le concours international de chant revienne en 2025. Le dernier datant de 2021. C’est un moment attendu par les chanteurs lyriques et le public clermontois qui y est très attaché. Il fait partie intégrante de l’identité de Clermont Auvergne Opéra qui a, parmi ses engagements, de faire émerger et d’accompagner de jeunes artistes. Il permet également de faire rayonner Clermont Auvergne Opéra à l’échelle internationale. C’est un concours très spécifique, car il a pour particularité d’offrir des rôles ou des concerts aux chanteurs lauréats. Cette spécificité va bien évidement rester, mais le déroulé du concours va se modifier légèrement, et nous allons produire différemment, avec des partenaires ayant des forces complémentaires. Nous sommes très heureux de ce qui va être amorcé, le commencement de beaux partenariats. L’annonce du concours sortira début octobre.
Vous êtes nouvellement adhérente de Génération Opéra, que représente pour vous d’adhérer à notre association ?
Une évidence. Adhérer à l’association me permet d’être en permanence connectée à l’actualité des artistes, jeunes et/ou déjà en carrière, de les suivre et les entendre. Pouvoir échanger sur des idées, et partager régulièrement avec des porteurs de projets est extrêmement enrichissant pour le développement de Clermont Auvergne Opéra.