INTERVIEW Floriane Hasler - mezzo-soprano, promotion 23-24

Demi-finaliste du concours Reine-Elisabeth 2023 et talent Adami 2022, Floriane Hasler, s'illustre aussi bien dans le répertoire classique, que baroque. Découvrez son parcours !

(c) Karl Pouillot
Génération Opéra — 

Peux-tu te présenter, et présenter ton parcours artistique ? 

Floriane Hasler — 

Je m'appelle Floriane Hasler et je suis mezzo-soprano. J'ai grandi dans une famille de musiciens. Ils m'ont énormément transmis ! J'ai ensuite passé quelques années à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, puis pour parfaire ma formation j'ai étudié au CNSMD de Paris où j'ai croisé la route des personnages inspirantes comme Chantal Matthias, Emmanuelle Cordoliani, Florence Boissolle (entre autres !).

Comment as-tu pris le chemin de l’opéra et de la musique en général ?

J'ai pris le chemin de la musique ancienne bien avant celui de l'opéra. Adolescente, je chantais les motets de Bach, des madrigaux de Monteverdi, du Purcell etc. J'ai aussi fait dix ans ans de cor.

Au départ, mes limites techniques et mes a priori me tenaient éloignée de l'opéra. En revanche, depuis que je me suis plongée dedans, je n'arrive plus à en sortir ! J'aime le caractère total et immersif de l'opéra ; cela me donne du courage !

Quel est ton premier souvenir d’Opéra ? 

Bon... ce n'est pas tout à fait un opéra mais L'enfant et les sortilèges m'a beaucoup marquée.  A posteriori, je me dis que j'ai été complètement saisie par la justesse du propos et la pertinence de l'écriture musicale. Je me suis projetée dans ce récit et finalement, ce souvenir sert de fil d'Ariane dans ma vie de musicienne car je crois que c'est précisément ce que l'on recherche ; permettre au public de se projeter dans nos histoires.

Peux-tu revenir sur une production marquante / un moment fort dans ton parcours ? 

Je pense à mon premier rôle principal, Orphée dans Orphée et Eurydice de Gluck. C'était un remplacement dans une mise en scène très sobre, voire minimaliste où Orphée est seul en scène et face public les deux tiers de l'opéra. Cela demande à la fois une concentration sans faille et beaucoup de lâche-prise pour s'adresser à la salle depuis un endroit juste.

Quel serait le rôle de tes rêves dans les prochaines années ? 

La musique et l'écriture vocale de Richard Strauss m'attirent énormément. Après, j'accorde peut-être encore plus d'importance au "comment" qu'au "quoi" ; j'ai hâte de faire des nouvelles choses dans la mesure où la manière de s'en emparer est judicieuse.

Peux-tu nous parler de tes prochains projets ?

Dans les grandes lignes, au cours de la saison 23/24 je vais chanter Mercedes (Carmen de Bizet) à Rouen, Une Cenerentola (Rossini) à Toulouse, puis le rôle de Déjanire (Hercule de Haendel) à Massy. Je suis ravie et honorée par la confiance de ceux qui m'ont proposée cette belle saison !

Quelles sont tes dernières découvertes culturelles ?

J'ai découvert un film : la Favorite de Yórgos Lánthimos. Il met en scène deux femmes de la cour qui se disputent les faveurs d'une Reine. Et cette Reine est à rebours des représentations génériques (stature et autorité naturelle, sang-froid etc). Elle est vide, triste, influençable, pathétique. Cette performance est portée par Olivia Colman, qui a d'ailleurs eu l'oscar de la meilleure actrice à cette occasion.

Tu chantes également du baroque, peux-tu nous parler de tes différents projets ? 

Je collabore régulièrement avec le Poème Harmonique dirigé par Vincent Dumestre. Nous allons tourner un Concert avec les Te deum de Charpentier et Lully. La saison prochaine, j'enregistrerai le rôle de Diane dans Iphigénie en Tauride (Desmarest et Campra) sous la direction d'Hervé Niquet. Je poursuivrai avec Déjanire dans Hercules de Haendel, sous la baguette de David Stern. je suis également trés heureuse de commencer une nouvelle collaboration avec Jordi Savall avec l'Orfeo de Monteverdi.


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