INTERVIEW Edwin Fardini - baryton, promotion GO 23-24

Révélation Adami 2019, nommé aux Victoires de la musique 2023, découvrez le portrait d'Edwin Fardini baryton de la promotion GO 23-24 !

Génération Opéra — 

Peux-tu te présenter, et présenter ton parcours artistique ? 

Edwin Fardini — 

Je m’appelle Edwin et je suis baryton. J’ai été formé aux Conservatoires de Créteil, de Pantin, ainsi qu’au CNSMD de Paris. Quelques années de piano, d’histoire de la musique, d’analyse musicale, de choeur d’enfants et de choeur de chambre, puis l’apprentissage des langues, de l’art et du chant lyrique. Un peu de direction de choeur et d’orchestre en autodidacte, énormément de formation musicale…Je suis entré au CNSMD de Paris en 2014 et j'en suis sorti au bout de 5 années de travail et d’apprentissage.

Comment as-tu pris le chemin de l’opéra et de la musique en général ?

Ce n’était pas du tout le chemin le plus évident pour moi... Je n’étais pas un passionné de musique ou d’opéra. À vrai dire, je me suis investi sur cette voie que très tard. Je pratiquais un instrument (le piano) auquel je ne parvenais pas à me connecter... alors l’idée de me projeter dans cet univers était impensable pour moi. Quelques années plus tard, j'ai découvert la poésie de la langue et du Lied allemand. J'ai également découvert certains compositeurs comme G. Mahler et J. Brahms qui ont conduit mes pas dans le monde lyrique. Puis, certains interprètes ont été déterminants dans mon parcours : J. Norman, L. Price, A. Von Otter, C. Abbado et H. Von Karajan...

Quel est ton premier souvenir d’Opéra ?

Mon premier souvenir d’Opéra : Les Contes d’Hoffman à Bastille.

Peux-tu revenir sur une production marquante / un moment fort dans ton parcours ? 

Encore et toujours Mahler, la Symphonie °2 en ut mineur "Résurrection" à la Philharmonie de Paris… à la baguette Semyon Bychkov avec les Choeurs de l’Orchestre de Paris préparés par Lionel Sow.
J’étais dans le public, nous essayions de sortir des affres de la crise sanitaire. Des questions plein la tête quant à la situation très précaire des milieux artistiques, des perspectives possibles, des limites et impossibilités... La Symphonie Résurrection m’a ramené au cœur du travail des artistes, me rappelant l'essentiel de notre travail.

Quel serait le rôle de tes rêves dans les prochaines années ?

Pour les prochaines années, je rêve d’un rôle que je ne pense pas encore connaître...
Un rôle inspiré de T Morrison, F. Fanon, A. Césaire, W. Soyinka, P. Chamoiseau…
Un rôle poétique résonant avec notre contemporanéité, avec nos urgences, avec nos besoins, avec le divers…
Un rôle dans une œuvre qui rassemble, qui réunit, qui fait dialogue, et qui pense...

Peux-tu nous parler de tes prochains projets ?

Parmi mes prochains projets, il y a un enregistrement de Lieder d’un compositeur post-romantique qui n’est pas passé à la postérité : Oskar Posa.
Et puis l’aboutissement après plus de 2 années de travail, du projet « TERRE » dont je suis à l’initiative et à la « direction ». Enfin, mon premier premier rôle et rôle-titre à la fin de l’année 2023 !

Quelles sont tes dernières découvertes culturelles ?

Mes dernières découvertes culturelles concernent plutôt les civilisations, les cultures et les langues du continent africain (Égypte, actuel Angola, actuel Soudan...) par l'intermédiaire des écrits de l’intellectuel polymathe Cheikh Anta Diop … J'ai également découvert la Kabbale juive et le cinéma nigérian ! Récemment je me suis rendu à l’exposition « Décadrage colonial » au Centre Pompidou. Au cinéma j’ai pu voir « Tirailleurs », « Avatar » et « Black Panther : Wakanda Forever ».

Tu es sélectionné cette année pour participer aux Victoires de la musique que représente cette expérience ?

Cette expérience est une confrontation avec le monde de la télévision. Elle représente un véritable challenge pour un artiste du spectacle vivant tant le contexte est complexe et spécial, très éloigné de la réalité professionnelle du spectacle vivant ! Mais c’est aussi et surtout un moment de confrontation avec moi-même d’une certaine manière.